Peut-on établir un lien entre les symboliques respectives
du triangle en Orient et en Occident ?
En France, le triangle peut avoir une symbolique mystique
et magique qui lui a, en partie, été conférée par l’organisation des
Francs-Maçons. Ils le nomment « Delta Lumineux ou Mystique » et il
invite au dépassement des contraires. Surmonté d’un œil, parfois entouré
de rayons, il fait référence à la connaissance, au Grand Architecte de l’Univers,
principe organisateur du monde, que certains maçons appellent Dieu.
Cette notion des contraires se retrouve dans la
religion Juive avec le Sceau de Salomon. Formé par l’imbrication
de deux triangles inversés, signifiait l’union des contraires. Le
triangle pointe en bas y représente l’eau, le triangle pointe en haut y
représente le feu.
Sceau de Salomon
Cette notion de feu et d’eau est présente au Japon dans les
Kamiza (le feu : ka et l’eau : mi). Les Kamiza sont le siège
supérieur, place d'honneur du Dojo, où se trouve généralement la photo de O
Sensei, un temple Shinto ou une calligraphie.
Dans le catholicisme, une des religions majeures d’occident,
le triangle est utilisé pour représenter la Trinité. Il symbolise le Père, le Fils
et le Saint Esprit, trois entités comme les trois angles du triangle qui ne
forment qu’un tout.
Les montagnes sont assimilées à des triangles dans
toutes les civilisations. Elles symbolisent par leur hauteur l’axe du monde, le séjour d’un dieu, la permanence
et, par sa masse énorme, l’immortalité : un défi à la mort. En
conséquence, le triangle a été associé à la sainteté, et de nombreux saints
partaient s’isoler en montagne.
Au Japon, certaines divinités associées aux grandes
montagnes sont vénérées par exemple le Mont Fuji, le mont Otake, le mont
Natnai, le volcan Aso et le mont Meru.
Le triangle est associé à la
représentation de Bouddha.
En Occident les montagnes sont, aux yeux de l’homme,
l’élément naturel se rapprochant le plus du ciel, elles renvoient donc à
l’élévation spirituelle, au séjour des dieux. Certaines Montagnes sont
personnifiées et donnent lieu à un culte. On citera tout particulièrement le
Mont Olympe dans la mythologie grecque et l’importance du mont Sinaï dans la
religion juive.
Kandinsky compare la vie spirituelle de l’humanité à un grand Triangle
semblable à une pyramide et que l’artiste a pour tâche et pour mission
d’entraîner vers le haut par l’exercice de son talent. La pointe du Triangle
est constituée seulement de quelques individus qui apportent aux hommes le pain
sublime. Un Triangle spirituel qui avance et monte lentement, même s’il reste
parfois immobile. Durant les périodes de décadence les âmes tombent vers le bas
du Triangle et les hommes ne recherchent que le succès extérieur et ignorent
les forces purement spirituelles.